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lundi 13 avril 2009

NOTES SUR LE NOUVEAU CINÉMA AMÉRICAIN, Jonas Mekas, partie #1

Texte de Jonas Mekas. Je veux vous le faire partager. Il est long et en plusieurs parties alors je vais le publier en plusieurs messages aussi. Jonas Mekas est un cinéaste Lituanien qui est considéré comme une figure importante du cinéma "underground".


Remarques sur le nouvel artiste américain en tant qu’homme
Comme le nouveau poète, le nouveau cinéaste n’est pas intéressé par ce qui est publiquement admis. Le nouvel artiste sait que la majeur partie de ce qui est dit en publique est aujourd’hui corrompu et déformé. Il sait que la vérité est quelque part ailleurs, et pas dans le New York Times ni dans la Pravda. Il sent qu’il doit faire quelque chose, pour sa propre conscience, qu’il doit se rebeller contre le tissu serré des mensonges.
Quelques écrivains d’ici et d’ailleurs ont taxé le nouvel artiste de nihilisme et d’anarchisme. L’artiste américain pourrait chanter dans la joie et sans souci, sans désespoir dans la voix – mais alors il ne reflèterait ni la société dans laquelle il vit ni lui-même, il serait un menteur comme n’importe qui. Aujourd’hui que l’âme humaine est écrasée aux quatre coins du monde, quand les gouvernements empiètent sur son individualité avec l’énorme machinerie de la bureaucratie, de la guerre et des communications de masse, il sent que la seule manière de sauver l’homme est d’encourager son sens de la rébellion, son sens de la désobéissance, fût-ce au prix de l’anarchie, délibérée et du nihilisme. Le paysage entier de la pensée humaine, telle qu’on la conçoit généralement dans le monde occidental, doit être chamboulé. Toutes les idéologies, les valeurs, les façons de vivre admises doivent être mises en questions, attaquées. « Reniflez ça et planez, peut-être que nous aurons tous la réponse comme ça! Ne lâchez pas », s’exclame Allen Ginsberg. Oui l’artiste plane, a la mort de sa propre civilisation, inhalant ses miasmes empoisonnés. Et, oui, notre art en souffre indubitablement. Notre art est « confus » et tout ça est jazz, jazz, jazz (Taylor Mead). Mais nous refusons de continuer le grand mensonge de la Culture. Pour le nouvel artiste, le sort de l’homme est plus important que le sort de l’art, plus important que les confusions momentanées de l’art. Vous critiquez notre travail d’un point de vue puriste, formaliste et académique. Mais nous vous disons : A quoi sert le cinéma si l’âme humaine est brisée?

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