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dimanche 22 novembre 2009

Montréal

* "Bankrupt Child" de Guy Leblanc (album: Quiconque Meurt Meurt à Douleur - Bande Originale) * écoutée 21 fois en ligne, pour le feel de Montréal, la ville trash, triste, et mélancolique.

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« "Chapter One. He adored New York City. He idolized it all out of proportion." ...Uh, no, make that: "He-he... romantizied it all out of proportion. Now... to him ... no matter what the season was, this was still a town that existed in black and white and pulsated to the great tunes of George Gershwin." ... Ahhh, now let me start this over... "Chapter One. He was too romantic about Manhattan as he was about everything else. He thrived the hustle... bustle of the crowds and the traffic. To him, New York meant beautiful women and street-smart guys who seemed to know all the angles." ... Nah, no... corny, too... corny... for... my taste (clearing throat). .. I mean, let me try and make it more profound. "Chapter One. He adored New York City, although to him, it was a metaphor for the decay of the contemporary culture. How hard it was to exist in a society desensitized by drugs, loud music, television, crime, garbage." Too angry. I don't wanna be angry. "Chapter One. He was as... tough and romantic as the city he loved. Behind his black-rimmed glasses was the coiled sexual power of a jungle cat." I love this. "New York was his town. And it always would be."» - Woddy Allen, Manhattan (1979)
*Faire jouer "Rhapsody in Blue" de Gershwin*


J'ai repensé à ça, hier, en sortant de la place Bonaventure pour le Salon du Livre... "Damn... j'aime cette ville... Montréal". Le centre-ville, Ste-Catherine, St-Denis, Peel, le downtown, Place-des-Armes, Champ-de-Mars, les petites boutiques, le vieux port, l'enseigne Farine Five Roses. Bref, toutes ces places que je ne saurais nommer par leur nom, mais dont je reconnais toute la saveur.

Et pourtant, il y a aussi la saleté... Tous ces appartements et commerces vidés, démolits... Ça me rend nostalgique... Pourquoi donc, d'ailleurs?

Ah oui, ça me revient... merde.... C'était l'été 1998 ou 99, quelque chose comme ça, yavait Les Fourmis de Leloup qui pognait pas mal, le film Quiconque Meurt de Morin qui sort... La petite famille Derome sort de La Ronde. Ya un punk à lunettes (ça m'avait marqué, des lunettes sur un punk) qui est à terre à ma gauche, y saigne, son amie le tient par derrière, pis à droite ya un autre punk, debout, avec des roches dans ses mains... On passe entre deux roches tirées...
Après ça, dans la voiture, c'est le silence du malaise. J'ai juste le souvenir que c'est à ce moment là que j'ai entendu "Je joue de la guitare".

En revoyant Quiconque Meurt dernièrement, j'me suis rappelé pourquoi je pense souvent à Leloup quand je vois des vitrines d'ancienne shop maintenant fermée, abandonnée: j'ai connu l'artiste peu de temps après avoir vu le film de Morin, et le clic s'est fait. Junkies, piaule crade à mort, musique triste, et j'ai peur de l'héro... et j'ai peur de l'héro. Ya aussi le Mile-End. Ça pue le loup dans toutes les rues du quartier. Je m'y suis souvent retrouvé, seul ou avec mon père. Je ne savais même pas que c'était ce quartier, mais je trouvais ça empreint de "Natalie" et "Rock'n'roll et pauvreté", étrangement.

L'hiver à Montréal, c'est St-Laurent, moi qui achète le dernier cd de Blink 182, avec "Down" et autres "Stockholm Syndrome", etc. C'est la neige qui tombe sur le Métropolis à mon premier show à vie, en 2005. C'est le terminus Cote-Vertu apres une soirée bien arosée avec une amie du cégep, en pensant que ça aurait pu finir dans le lit, et puis non c'est une amie, et c'est mieux ainsi. C'est le Salon du livre de mon enfance, quand on y allait le soir. La fois où on est revenu en voiture, sous la douce neige, la lumière orangée des lampadaires, moi qui lit ma bd de Baptiste, le clodo dans sa poubelle, alors qu'on se dirige vers le condo de la soeur de papa. C'est aussi le théâtre pour le cours d'anglais: le Centaur, que ça s'appelle. Les boutiques du Champs-de-Mars... quelle beauté.

L'été à Montréal, ça sera toujours le Vieux-Port, avec les Bouqinistes (moi et mon frère qui répétons sans cesse: "Vive l'été...." en voyant les jeunes femmes en top moulant devant nous), les caricatures sur place, les pique-nique. C'est aussi les voyages sur l'autoroute 13, avec mon père, après mes cours d'été en secondaire 2. Le passage à travers la ville, vu de haut, j'ai toujours trouvé ça empreint d'une certaine beauté triste... vous savez, les vieux batiments, la noirceur de pollution qui leur donne l'impression d'avoir passer au feu, il y a 40 ans. C'est La Ronde, du temps que c'était encore le fun, avec la famille, et aussi la fois, plus tard, avec mon frère quand je commençais à tripper The Doors (on est en 2006), et que je lisais les nouvelles de Salinger. C'était la dernière fois que j'y suis allé. L'été à Montréal, c'est aussi les nombreux retours au Festival du Jazz, dont celui où yavait une femme qui a cédé à la canicule sous nos yeux d'enfants...

Montréal, c'est les grandes rues, les autoroutes qui n'en finissent plus, c'est le métro et les clodos, les boutiques et les cafés, les hotels et les souterrains, c'est le Québec parsemé ici et là d'Angleterre, ce sont les vieux bâtiments souillés contre les immeubles quasi futuristes, c'est l'ordre et le fouilli. La beauté dans la "laideur".

J'ai beau dire que j'aime pas Montréal, c'est pas vrai... La ville, j'aime. J'adore.
Les habitants, ct'une toute autre affaire, mais je partirai pas là-dessus :)



Jean Derome, 22 novembre 2009, 23h28

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