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popwar

mardi 26 mai 2009

Reconnaissance moderne et illusion de la réussite?

C'est banal cette faculté que les gens ont de s'entraider. Pourtant quand ils y arrivent, ils peuvent faire de grande choses. Pyramides and shits. Mais, de nos jours, c'est pu pareil. On est dans la société du Ipod. (pod étant un mot anglais, utilisé d'ailleurs dans le film de 1956 Invasion of the body snatchers, dans lequel il est utlisé pour désigner les Podpeople : Dans ce film, les humains sont envahi par des Aliens, qui prennent forme humaine en se clonant (ils sortent d'un genre de cocon) et finissent par remplacer leurs victimes alors que ce dernier ou cette dernière dorment. Les humains continuent d'exister mais dans une forme végétative, sans vie. Il vive dans un monde parallèle, sans conscience de leur environnement mais avec une conscience de société. ) Bref, vous savez maintenant pourquoi je n'aurai jamais de Ipod. fin de la parenthèse.

Est-ce que les gens sont zombies maintenant? C'est la plus grande question que je me pose. En fait, on est dans un pays capitaliste avec une économie basée sur l'individualisme et le partage inégal des richesses. J'vous apprend nada et j'révolutionne rien du tout en disant ça. Mais ce dernier bout de phrase sur le partage, c'est ce qui est le plus important pour ce qui suit.

J'suis une personne bien généreuse à la base, c'est à la fois une qualité et un défaut. L'argent, c'est rien. Le nombre de gens qui m'en doivent est immense. J'me casse même pas la tête avec ça, j'me dis qu'ils auraient fait la même chose pour moi. Seulement, c'est avec stupeur que je constate qu'il y a de moins en moins de gens comme ça. C'est pas logique selon moi, qu'avec notre bagage et nos connaissances de ne pas vouloir les partager avec les autres comme jadis quand on inventait des outils avec une putain de roche gossée. C'est grâce à ce dit partage que l'évolution et les progrès sont possibles. Pourtant on innove sans cesse dans plein de domaines scientifiques, technologiques etc. Mais, dans nos vies, concrètement, c'est tout le contraire. On ne parle plus aux gens et on est encore moins gratifiant des actions que l'Autre pose pour transmettre une partie de sa connaissance et de ses expériences de vie. C'est un refus quasi spontané d'ouverture sur l'inconnu. Pourquoi a-t-on peur de connaître ce qui nous est étranger? Pourquoi on s'enferme entre des clôtures de plus en plus hautes? Cette déshumanisation, est-elle seulement dûe à notre goût de plus en plus développer pour les ''machines''? Je ne crois pas mais ça aurait du sens, après tout. Mais c'est pas simple comme dire merci..oh que non!


Le merci a perdu sa raison d'être. Il est si usuel et que les gens le dise sans même regarder l'Autre dans les yeux. Je le fais, vous le faites, on le fait. C'est normal, maintenant. AH OUI, ça c'est si on le dit. Parce que dans notre monde, tout nous est dû. Comme au restaurant, on s'attend à recevoir dans l'intégralité ce que l'on demande. Mais non, pas besoin de dire merci, c'est naturel. Aussi naturel que notre façon machinale de parler aux gens : On dit notre salut ça va. On écoute la réponse prémachée pis on retourne dans notre état de pod. Pousser plus loin que cela, ça veut dire une conversation, un mot qui fait peur de plus en plus aux gens. La faculté d'échanger se fait laboureusement et dans un climat froid, presque monotone. La plupart du temps, celui qui reçoit la parole et les informations de l'Autre s'en sacre comme dans l'an quarante et tente souvent de retourner dans son état de Pod. Et ça serait se mentir à soit même que de prétendre le contraire. On regarde ailleurs, on dit oui 20 fois ou on coupe le sujet pour écourter notre souffrance. C'est imagé mais c'est quand même ce qui se passe. Pourtant on devrait tendre l'oreille et savouré chaque millième de seconde quand on est à l'écoute de l'Autre. Demandez-vous pas pourquoi, ya de cela quelques années, que les conteurs, les druides et les grands prophètes underground ont fait voyagé leur savoir jusqu'à nous, et ce, sans écrits pour nous guider. Seulement par la parole. C'est cette puissance de la communication qui est déficiente. Ainsi, on ne peut apprécier l'effort de l'Autre, de nous instruire par sa pensée.
C'est pas sorcier. Suffit d'écouter.

Passé 18h, 27 mai 2009.

Un garçon d'environ 10 ans et son frère de 7-8 ans parlent à la caissière. Elle me fait signe. On m'explique que la distributrice a fait coincé la friandise qu'ils voulaient. Ils veulent être dédommagé. C'est légitime, money is money and human must always win against the machine. Je m'informe et j'me rend sur place pour constater cela. Mon expérience personnelle embarque et la mémoire se met en marche. Faire tomber un truc plus lourd dans la distributrice pour faire touber l'autre friandise. Ouais, ça a déjà marché pour moi. Essayons. J'prends l'argent dans ma poche, pis j'essaye mon idée. J'pas oubligé, j'peux juste attendre pis shaker la machine, mais non, j'continue mon idée. Le sac de chip reste toujours jammé pis on se retrouve avec une barre de chocolat que j'veux pas vraiment. J'retourne voir ma boss, elle me donne le cash pour rembourser pis j'retourne voir mes deux ptits asiatiques. En arrivant devant eux, ça me frappe. Sont là, immobiles à fixer la vitre qui garde prisonnier leur récompense. J'me dis, bon qu'est-ce que tu peux faire pour compenser cette perte affreuse. Car oui, c'est cruel. On se souvient tous d'une fois jadis pendant notre tendre enfance, que l'on a dû affronté le même triste dénouement. Alors, d'une main je tends le remboursement et de l'autre, mon Reese au plus petit des frères. J'lui dit ''Tiens, comme ça tout n'est pas perdu. Anyway, j'aurai pas le temps de le manger''. Y'est là, à me regarder avec ses grands yeux. Il comprend pas ce qu'il passe. Le grand joue avec l'argent et retourne vers la machine. Le p'tit le suit de près. J'reste immobile à attendre ma récompense. Mais en vain. Le moment n'est pas intervenu. J'les recroise alors qu'ils sortent avec leurs parents. J'leur souhaite bonne soirée et ils m'ignorent, j'suis un inconnu. Fin.

J'repense à ça et j'me dis que j'ai mal agis. J'aurai peut-être pas dû. Mais pourquoi cette réaction? Car la reconnaissance moderne n'est que fiction. Sur le coup, j'croyais changer leur vie à jamais en leur montrant ce que c'est que la sincérité du geste, la compassion du moment (un truc que bien des réalisateurs ont compris). Mais, faut dire que l'on réalise moins quand on est bombardés par les annonces de Ab-Tronic. Surment que si j'avais été un Transformer qui leur donne une barre de chocolat, ils m'auraient reconnu et j'aurai eu de la valeur à leur yeux. Mais bon. J'peux juste être moi même.

C'est fou comme sur le coup, je croyais vraiment avoir réussi. Comme quand ton film va à l'Interco, que tu crois être fait pour Cannes tellement ça torche. En quoi, une décision, prise par quelques personnes, peut décider de la valeure qualitative d'une oeuvre cinématographique? En rien. C'est comme l'histoire de la distributrice. Un jugement n'est qu'illusion. On pense avoir changer le monde, l'espace d'un instant. Pourtant. C'est tout le contraire. On s'est fié à l'Autre et cet Autre sera toujours là pour nous rappeler que la reconnaissance pure telle que l'on la souhaite n'existe pas. Alors. On fait quoi dans tout ça? On savoure l'artificielle reconnaissance.

Nuit et jour. Que de l'artificiel qui brise le réel et malheureusement, le réel n'existe plus, hélas. Alors les Pods prolifèrent et sement les graines de l'insensibilité envers l'Autre. Le Moi triomphe devant tout, selon lui-même, jusqu'à ce que l'Autre lui rammène en pleine figure sa grossière erreur. Encore faut-il s'en rendre compte. Difficile quand on est un zombie.

En espérant ne pas avoir fait trop de dommages,

Djihef en processus de ''dé-POD-isation''.

1 commentaire:

  1. Merci de cet état. C,est bien constatatif, si ce mot la existe.

    Je suis tellement euh, sans réponse. Mais j'ai défénitivement apprécier, merci.

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