sans cesse

popwar

lundi 3 août 2009

Punks


J’allais pas trop loin de chez mois c’est temps-ci. Y’avais quelques personnes peu fréquentables qui rêvais de me voir seul dans la rue pour me tabasser. Des dealers, hackers et receleurs du bas de la ville. J’étais sur un coup foireux y’a deux mois de ça et j’ai fini par me coller ces racailles aux fesses. De toute façon j’avais tout ce que je pouvais avoir de besoin à proximité : Mon appartement crasseux à bon prix, le comptoir de Fung-Lu pour les nouilles ramens, le bar à Lucie pour les soirées relax et le Synth lounge club pour les soirées mouvementées. Bref, tout ce dont je rêvais. Ou presque… Aujourd’hui j’me suis aventuré dans le Uptown. Pas vraiment le choix, c’est la bas que se trouve tout mes contacts pour me procurer tout ce qui était softwares, hardwares et autres gadget dont j’avais besoin en général.

C’est hier que Francesca m’as envoyé un message sur l’immerweb. Ça devait faire au moins trois semaines que j’avais pas eu de nouvelles d’elle. J’ai vainement cru qu’elle aurait voulu aller prendre un vers et ensuite qu’on couche ensemble mais elle me contactait pour un autre truc qui me branchais tout autant. Elle me disait que Jimmy, un programmeur pour Permacon recherche et développement, avait reçu son nouveau casque à immersion rapide Mitsubishi. Il en avait quelques un à vendre illégalement. Il cherchait des gens de confiance à qui les refiler avant que ses patrons ne s’aperçoivent de leurs vols. J’avais bien mon casque que je trainais depuis quelques mois, mais celui que Jimmy me proposais était d’une classe appart; le genre de truc que tout les enfants de riches voudront se procurer dès que ça entrera sur le marché. Le genre de truc que tout bon hacker, cracker ou websurfer veut avoir devant les yeux. J’allais pas louper la proposition.

Une fois le casque en main propres je ne pouvais plus tenir en place. J’étais trop exciter et je ne pouvais pas attendre de voir la différence entre le haut débit de mon Epsilon 7.0 et le Mitsubishi à débit rapide. Je pense à peine au fait que si quelqu’un veut ma peau, l’occasion est parfaite. Je ne pensais à pratiquement rien d’autre qu’au plaisir que j’allais ressentir en arrivant chez moi. Jusqu'à ce qu’une fabuleuse idée me vienne en tête. Ça faisait un bail que je n’avais pas fait de « coresurfing » . Ça se passait ainsi : Tu achète un comprimé ou deux de méthylène de dioxyamphétamine (si tu est un dur tu mélange avec un peu de phencyclidine), tu enfile ton casque, tu te branche sur l’immerweb et tu devien divin, tu te transforme en vibration, tu hallucine, tu accélère, tu parcours les milliards de structures visuelles codifiées à la seconde, tu est au dessus de ce que tu as toujours voulu être. La dernière fois que j’ai fait du coresurfing j’avais été invité à une soirée de crack en tout genre, les meilleurs de la région en ce qui concerne la simulation de guerres nucléaires en réseau rapproché. Le tout était financer par un riche propriétaire industriel qui avait du fric à dépenser et qui adorais organiser ce genre d’évènement. La drogue coulais à flot. Des montagnes de comprimés et autres substances. C’était le rassemblement de tout les déranger, les freaks du coin. Ce soir la je m’était enfiler deux doses de méthylène de dioxyamphétamine, j’étais à mon meilleur. Je bombardais tout les pays avoisinant, tuant des millions d’humain sans aucun remord. Une nouvelle avait crâmé plus tard dans la soirée. On disait d’elle qu’elle serait la nouvelle étoile montante de l’underground. La pauvre, elle avait trop mélangé et son cortex n’avait tout simplement pas toléré la surdose d’information. Elle n’était plus bonne à grand-chose. Je sais même pas si elle puvait encore manger de façon autonome. C’est ainsi que ça se passais. C’est pourquoi j’appelais Hux à l’instant.

J’étais dans une cabine téléphonique plus que minable. J’pouvais pas appeler Hux de mon portable. Il n’aurait pas répondu. Je devais détourner la ligne téléphonique pour être certain d’éliminer tout retraçage. Pour un petit deal comme celui-ci y’avait pas de chance de se faire avoir mais vos mieux ne jamais prendre trop de risques. J’étais un peu connu du service de police dans le coin alors ils auraient pu en profiter pour me chopper et me soutirer un peu d’infos concernant Mike le receleur. Il avait disparu y’a deux semaine. Je sais foutrement pas où il à pu été se planquer mais j’ai quelques potes qui doivent se cacher eux aussi pour avoir vendu des noms qui faisaient affaires avec lui alors je pouvais pas jouer les inconscients. Je devait le rejoindre au synth dans une heure. Le seul problème en ce moment c’était mon sac avec mon nouveau jouet qui m’avait coûté une fortune. Je pouvais simplement pas l’emmener avec moi à l’intérieur et j’avais pas le temps d’arrêter chez moi non plus. Après avoir planqué le tout sous des déchets derrière un restaurant viêtnamien j’ai pris la direction club. Dans mes poches il me restait seulement trente crédits certifiés. Hux ne prenais que les crédits certifiés, tout le marché noir n’acceptais que les crédits certifiés. Seul ceux qui avait des connexions au gouvernement pouvait se permettre de blanchir les crédits universels. Au synth ce soir la y’avait pas mal de monde. J’apprend que c’est a cause de l’évènement. Un certain dj Ceephax qui passe de la musique extrêmement dur. On dirait une tribu sur la piste de dance. Hux me vend deux comprimés de méthylène de dioxyamphétamine pour quinze crédits certifiés. Le reste passe dans un paquet de boissons tonifiantes qui me permettraient de bien prendre la descente lorsque la drogue ne suffirait plus. Mon Mitsubishi était encore en place bien caché lorsque je suis revenu le chercher. Bien entendu j’ai ensuite pris la route en direction de mon taudis.

Ça faisait pas dix minutes que je m’était descendu les deux comprimés que j’avais déjà les bras léger et la tête bien prête pour un huit heures de surfing intensif. Après avoir branché le casque à débit rapide je fais mes préparatifs. Les boissons sur la table à côté de mon siège, ma nouvelle compilation de musique dub sur disquette qui démarre dans les haut parleurs soigneusement disposés dans la pièce, les rideaux fermer et la porte verrouillé. C’est alors que j’ai ressenti le début de la montée du méthylène de dioxyamphétamine qui coulait dans mes veines en parfait harmonie avec mon influx sanguin. Voila c’était le moment de vérité. Le casque qui descend tranquillement pour couvrir totalement mes yeux et une partie de mon front. Une fois la connexion établie je comprends ou mes crédits viennent de passer. C’est évident! Les sensations sont précises, claires, rapides et je me sens déjà flotter à travers mes divers interfaces comme si je n’étais plus qu’un avec mon système d’exploitation. Je suis un ange, un spectre, un ruisseau qui fraye son chemin si rapidement qu’on croirait qu’il contient de l’acide plutôt que de l’eau. Cette soirée la j’avais refusé les invitations d’une autre surfer qui me challengeais pour une simulation de guerre atomique. Cette soirée la je me concentrais sur la recherche de fichiers illégaux. Après m’être réchauffer en ayant acquis quelques médias piratés je tombe sur quelques serveurs protégés que je contourne aisément. Comme à l’habitude j’ai l’œil pour découvrir assez rapidement les informations qui ne doivent pas être dévoilés et les prendre. Comme à l’habitude, je procède ainsi. Apparemment j’ai droit à des budgets médiatiques d’une compagnie majeure en télécommunication. Il y a aussi quelques indications qui semblent être des codes à suivre pour l’élaboration d’une propagande effective lors des diverses programmations télévisés. Je fais ensuite le tour des chats rooms reliés à certains groupes activistes. Finalement une bande de jeunes étudiants possédant une sorte de radio piraté qui diffuse une idéologie anarchiste m’achète le tout. Cette nuit fût la meilleur et la plus prolifique depuis bien longtemps. Ce nouveau casque me permettais une fluidité encore insoupçonné. Je me sentais comme si c’était la première fois que je surfais. La drogue elle, ne faisait qu’emplifer de façon exponentielle ce sentiment. J’avais le cœur qui battait les cent trente bpm. Et le tout, comme ça, pendant des heures.

J’me sens comme la pire merde jamais chier en Amérique. Un record mondial de puanteur. Mes machines sont encore allumées. La musique à déscendu de volume; j’ai un énorme mal de bloque. J’me sens comme le pire connard, comme ceux qui ont des remords pour tous leurs actes mais continue quand même à être des connards. La cigarette que je fume est plus que molle. Hier j’ai oublié mon paquet dans ma poche arrière, dû au huit heures à passer entre mon siège et ma fesse droite les trois autres cigarettes restantes sont en aussi mauvaise état que celle que j’ai entre mes doigts. J’me sens comme si j’avais oublié quelque chose. Mais pourtant, je n’ai oublié, sauf peut être le monde dans lequel je vie. De toute façon, le monde dans lequel je vie m’a oublié depuis déjà bien longtemps.

Le coresurfing, y’a rien de plus destructeur, mais c’est ça qui me reste punk.

7 commentaires:

  1. plus de viande, je vous pris. plus.

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  2. J'aimerais bien voir un film de science-fiction de ce genre (mais pas comme la matrice là). Le monde des cyberpunks est trop intéressant à exploiter. J'adore, j'add-r.

    Nice story

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  3. Je trouve en fait que ce texte va moins loin que la Matrice et qu'il est mieux, dans le sens que c'est pas la morale genre: "T'es dans un faux monde trop techno". Là, c'est carrément LA réalité de cet univers-là. Une ambiance glauque, pluvieuse, éclairée par des néons de bar lounge douteux. Très bon mash-up de Johnny Mnemonic avec Rose Néo + Lazy V's "Sci-fi"!

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  4. Avec un peu de direction artistique on pourrait facilement faire ce film avec aussi une maîtrise minime en animation

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