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popwar

mercredi 1 juillet 2009

La Fois Où J’ai Tenté de Noyer Hitler

J’avais quelque chose comme 10 ans. Ma mère avait été contactée par ma cousine de 30 ans pour garder ses deux enfants pendant une fin de semaine, alors qu’elle partait en vacances avec son mari. « Ton fils peut venir garder aussi, si ça lui tente. Il pourra s’amuser avec eux. » J’ai accepté la proposition avec joie, parce que je savais qu’ils avaient une console NES avec laquelle je pourrais jouer sans me faire déranger. Ce que je n’avais pas prévu, c’était la force de ces petits démons à me faire pèter un plomb. Le plus vieux avait quatre ans et le plus jeune, à peine un an. Le premier jour, ma cousine nous a accueillis avec joie. Elle était enfin débarrassée de ses deux dictateurs, se disait-elle probablement. Elle s’est empressée de mettre le plus vieux dans les bras de ma mère et le plus jeune dans mes bras. « Mamannnn! Le bébé, y bave sur moi!! » « Voyons, Jean, arrête de chialer, pis regarde comme yé beau, plutôt. » Bon j’y avais jamais pensé avant, mais ça me faisais drôle sur le coup d’avoir un semblant de petit frère. Mais dans ma tête d’enfant un peu extrême dans mes actions et mes pensées, un petit frère n’était que la solution à tous mes complexes d’infériorités sur lequel je pouvais enfin laisser libre cours à mes pulsions de lui faire ce qu’on m’a souvent fait à l’école : taper dessus. Ou du moins le faire un peu chier.
Quand ma cousine a finalement quitté la méga maison de riche qu’elle et son mari se sont payée, il était déjà l’heure du dîner. Les plats étaient donc prêts à être servis, et tout était en place d’avance. Ma mère m’a enlevé le bébé des mains et l’a mis avec son frère à table. Lorsqu’arrivait le temps de passer le jus aux deux enfants, par contre, je faisais la sourde oreille jusqu’à ce que ma mère hausse le ton, et là j’ai décidé de faire mon premier coup : j’ai échappé le pot « par accident » qui s’est renversé en entier sur les deux petits. De les entendre pleurer et chialer, c’était comme écouter une symphonie majestueuse. Ça m’a valu une bonne fessée, mais ça en valait drôlement la peine. Étrangement, je souhaitais presque me battre avec ces deux cons, alors je me faisais vraiment détestable avec eux, question qu’au moment où l’un tente de répliquer, moi je lui foutrais un bon coup de poing. Et vu l’avance d’âge, ce serait gagné d’avance. Mais ma mère était toujours avec eux, alors aucun moyen que je puisse les tabasser sans me faire prendre. L’avantage avec les enfants de cet âge c’est qu’ils n’ont pas vraiment conscience de la notion de « vouloir du mal à quelqu’un »; je leur ferais des tas de vacheries qu’ils continueraient de penser que je suis leur ami.
Lors du premier soir, ils n’ont pas arrêté de pleurer et vu que là où je dormais donnais sur leur chambre, je n’ai pas eu un nuit de tout sommeil, mais alors pas du tout. Le lendemain, j’avais atrocement mal à la tête et alors mon plan de bataille devait être remis à plus tard. J’ai commencé à jouer au Nintendo, au sous-sol, et là les gamins ont eu le dessus sur moi… L’un après l’autre, ils se foutaient devant la télévision pour voir le jeu. Ma mère devait écouter ses émissions en haut, alors elle entendait rien quand je lui disais de venir s’occuper d’eux. Puis, le plus vieux à vraiment commencé à me chercher : il ferme la télé, je la rouvre, il me regarde, je fais comme s’il n’existait pas, je continue à jouer, il me pousse, mais assis ça ne me fait rien, il ferme la console, je fais comme si de rien n’était, je me lève et me dirige vers le bac où se trouve plein de mes vieux jouets donnés en cadeau, mais je m’emmerde vite car j’ai trop mal à la tête, il me pousse une deuxième fois, sans que je ne le voie venir et, là, je tombe. J’ai un équilibre très faible depuis toujours, et quiconque s’en rend compte s’en sert contre moi. Cette fois, je pète une crise, je le pousse et lui tape dessus, le plaque contre le tapis et continue de lui donner des coups. Ma mère arrive au beau milieu de l’action, nous sépare et me gifle violement. Ce soir-là, yavait aucun souper pour moi. Le con… c’est lui qui l’a cherché… Rendu vers l’heure de dormir, je crève de faim et je vais voir ma mère, les doigts croisés derrière le dos, et « Je suis désolé, excuse-mESSQUE JPEUX MANGER?! » Et alors, je mange et je réussi à dormir. Le lendemain, je « m’excuse » au gamin, mais je reste bête parce qu’on regarde leur film préféré au lieu du mien… Pourtant « Wayne’s World » c’est bien meilleur que « Rox et Rouky » qui sent le vomit de bébé… Je passe la journée du dimanche à essayer de regagner la confiance de ma mère, parce qu’entre temps j’en profitais à certains moments pour faire chier les foutus bébés. Rendu au soir, ma cousine devait pas tarder à arriver. Ma mère a fini par me croire avec mes excuses bidons, et m’a laissé la charge de donner le bain à mes petits cousins. Elle m’a aidé pour le plus jeune, mais le deuxième voulait plus d’eau dans la baignoire alors il fallait sortir l’autre. Au moment où ma mère est sortie de la salle de bain pour le sécher et le mettre au lit, j’en ai profité pour fermer la porte derrière elle, sans barrer la serrure. En voyant la porte fermée, elle a tout de suite ouvert la porte en furie. « Tu m’as fait peur! » « Y voulait que j’ferme la porte parce que sinon la chaleur s’en va. » « Ah! Ok, mais barre pas la porte, c’est bon? J’te laisse.» Ma stratégie avait parfaitement fonctionnée : maintenant elle sentait qu’elle pouvait entrer à tout moment et donc, elle avait tellement confiance qu’elle ne reviendrait même plus vérifier si tout va bien. J’ai barré la porte, j’ai fait couler l’eau jusqu’à la moitié du bain et j’ai proposé un jeu : « Le but c’est de respirer le plus longtemps possible dans l’eau. On essaie en l’air pour commencer! » Alors on a fait des ballounes avec nos joues, et il a trouvé ça très drôle. Et je lui dis : « Ok, essaie sous l’eau maintenant. »

Il a plongé. J’ai mis mes mains sur sa tête et sur son dos et je l’ai écrasé là, contre le fond de la baignoire. À la hauteur où l’eau était, et la grandeur de ses bras, ceux-ci ne pouvaient même pas atteindre la surface, pas même d’un millimètre. Il s’est mis à gigoter, mais l’eau bougeait à peine. Ma mère est revenue, a cogné à la porte. « Jean, ça fait assez longtemps maintenant. Sort le de l’eau. » Non, yé pas encore mort, le p’tit crisse. « Attend, on joue à un jeu! » « Ta cousine est arrivée, là. A voudrait voir son fils. » Non, calice! Pas déjà?! Ok, encore une minute… « Jean? C’est Linda. Est-ce que j’peux entrer? » « J’ARRIVE! » De l’autre côté de la porte, je l’entends dire : « Ya barré la porte? » Et plus fort : « JEAN? JEAN, OUVRE LA PORTE S’IL TE PLAIT! » Je tourne la tête, et soudain ma force n’est plus dirigée vers mes bras, et sa tête sort de l’eau. Il pleure super fort, le salaud! « Jean! Qu’est-ce qui se passe là-dedans? » « On joue avec ses bonhommes, pis là San Goku est mort, faque yé triste. C’est tout. J’arrive ça sera pas long! » J’essaie de le replonger, mais il s’agrippe au bord et même si je lui frappe sur les doigts, il réussi à garder la tête en dehors de l’eau. La porte est défoncée par le mari de ma cousine, il voit la scène, me fout une grande claque au visage, sa femme me secoue dans tous les sens et me donne les plus grandes fessées que je n’aurai jamais eu.

-Dead Machina-
Alias Dumby-Sort-de-ce-Corps
Mercredi 1er juillet 2009
23h00

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