sans cesse

popwar

samedi 18 juillet 2009

Comme dans un jeu d'échec

Les sons du climatiseur et du frigidaire flânaient, d'une chambre à l'autre, pour se rencontrer sur le dos courbé d'un homme à terre. Ces deux bruits, aux intentions peu honorables – comme toute chose habitant cet appartement, apparemment – n'avaient pas encore réussi à le réveiller. Il faut encore savoir que Louis n'était pas dupe et qu'il s'était très bien préparé, devinant, une semaine à l'avance, leurs intentions mesquines. Jeudi passé il avait trouvé, après de nombreuses recherches, que le plancher de la cuisine avait la température requise pour faire des siestes les dimanches, lorsqu'elle ne serait pas là. De plus, pour s'assurer d'avoir assez de repos, il avait mis deux tampons dans ses oreilles, bloquant ainsi tout accès à ses deux ennemis. À ses deux ennemis - sur trois -.

Il dormait donc paisiblement, pour encore quelques heures. Lorsqu'il se fit finalement réveiller par le timbre de la porte, un mélange de rage et indignement l'envahirent. Il se lèva doucement, en se demandant comment elle avait fait pour encore oublier ses clées. De là venait sa rage. Son indignement venait de cet état que nous avons tous lorsque nous nous réveillons après avoir fait un beau rêve, qu'on souhaiterait réel. Feignant un sourire, il lui ouvre la porte. À sa plus grande surprise, ce n'était pas sa femme, mais un homme à la carrure sibérienne qui se trouvait devant lui.

« Bonjour monsieur, j'ai un colis pour votre femme, est-ce qu'elle est présente?
-Pas en ce moment, mais vous pouvez me le laisser, si c'est possible.
-Oui, c'est parfait. »

L'homme lui demanda de signer ici et là, afin de se défaire des responsabilités qui le reliaient au colis. Selon ce qu'il disait, sa compagnie était très sévère avec ses employés, mais ça ne lui faisait pas grand chose et il était habitué. Une conversation brève et triviale s'ensuivit. Un monologue, à vrai dire. Louis, pressé de reprendre son activité favorite du dimanche, interrompit le livreur en prétextant qu'il avait mit de la nourriture au four, et qu'il devait absolument aller l'éteindre.

Chose étrange, la boîte avait son nom écrit dessus. Il l'ouvrit au même moment où sa femme entrait par la porte. Il constata qu'il n'y avait qu'un rasoir dedans. Il le sortit, puis, il a commencé à couper le visage de sa bien aimée. Après tout, le colis était pour elle.
Quand je suis incapable de finir mes histoires, je deviens Sade.

3 commentaires:

  1. Hahaha! La violence revient à la mode on dirait =P ...i want moar.

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  2. Aujourd'hui j'ai écouter American Psycho... et j'me suis souvenu a quel point la violence c'est attirant dans certaine conditions.

    J'ai aussi pensée a toi Dead lol lol lol.

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  3. La rage de la page blanche se transmet dans la plume de Sade

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