sans cesse

popwar

mercredi 17 juin 2009

Ambition

L'autre jour, je jasais avec Simz de cinéma finançable, du genre: "ok on arrête de niaiser, pis on travaille sur un projet sérieux qui pourrait vraiment voir le jour sur un écran, petit ou grand." Hier, j'ai repensé à un ancien élève de Momo qui, lui, travaillait pas mal fort sur un projet ambitieux, mais relativement risible. Je ne suis pas envieux de thèmes abordés dans John et Kev, deux "chevaliers jedi" dans un Québec indépendant ou la peine de mort est rétablie par un méchant méchant chef de mutant. Nenon, j'suis pas jaloux. Mais j'ai regardé sa préparation, et je dois avouer que c'est beaucoup plus élaboré qu'un simple "ok go j'viens d'avoir une idée, on la tourne". Pré-prod avec des financeurs qui sont prêts à investir 10 000 dollars dans leur projet (costumes, chorégraphes de combat, effets spéciaux, autorisations de lieu de tournage, comédiens, équipement de cinéma, etc), prod (assez élémentaire, de ce que j'ai pu voir), et post-prod acharnée. Acharnée sur les FX, oui d'accord, mais quand même. Le fond est très hollywood, mais si yen a un qui est prêt à percer, je crois qu'il est plus prêt du but que l'essai.

La question qui me trotte en tête est celle-ci: est-ce vraiment un but ultime que de percer le marché cinématographique? Oui, on peut gagner éventuellement de l'argent avec ça, mais n'empêche que de tourner en direct, en improvisant au fur et à mesure avec le scénario et les acteurs, sans nécessairement se soucier que le film soit agréable à regarder à la fin du montage, peut être une bénédiction en soi. Aucune limite, aucune attente.
...Mais un scénario bien bâti, intéressant, intelligent, en se permettant une improvisation qui cadre avec le récit, ça aussi, ça peut être une bénédiction.

Est-ce mon ambition?
Depuis toujours, mes chers frères vidéastres.

Une image lechée, avec un son clean, et sans vouloir perdre le spectateur pour autant, le garder scotché à son siège jusqu'à la fin, sans le prendre pour un imbécile. Peut-être même le rendre heureux. ...Je crois que c'est la première fois de ma vie que je pense en conséquence du public... Mais c'est vrai que j'aimerais nourrir la culture contemporaine avec quelque chose de plus raffiné. Pas de l'acting de Star Wars entre copains comme en secondaire 3, ni de dialogues du genre: "Tu sais ce que Tarkovski disait...". Quand j'ai vu le film 'Lumière Silencieuse', j'y ai vu une force dans le scénario parce que l'histoire ne se basait par sur un conflit ethnique ou religieux (tout le monde vient du même coin, même religion cloîtrée), mais sur la moral d'un homme ou d'une femme. Voilà quelque chose sur laquelle n'importe qui peut s'identifier. Chaque humain a une morale, une conscience avec laquelle nous vivons tous les jours. Et c'est ce que je souhaiterais mettre en image. Peut-être un jour aurai-je l'audace d'enfin écrire le scénario de la nouvelle "Zooey" de Salinger: un grand frère et sa petite soeur qui s'engueule, c'est bien, non?

...et dire que j'ai presque participé à un projet financé de dix milles bidons... (qui n'a jamais été tourné, soit dit en passant! héhéhé)

-JD-
mercredi 17 juin 2009, 23h24

4 commentaires:

  1. Aucune idée qui à pu foutre 10000 billes la dedans.

    J'ose même pas me poser la question du "comment vivre du cinéma?". J'me suis fait très tot a l'idée d'avoir un job de marde pas pire payant, pis de t'amuser avec cette argent la, genre faire du cinéma pour toi, pis présenter ton shit dans des festival, j'imagine.

    Pour ce qui est de la scénarisation et de l'organisation d'un film, c'est un autre niveau.

    Les gens travailles fort pour avoir quelques chose de decent à la télé, l'organisation regne, c'est régler au pas de soldat. Et oui, ça marche, mais l'experience n'est pas la même. J'aurais probablement pas de problème a travailler dans un setup comme ça, mais reste que ça prend des gens serieux qui savent comment leur shit marchent.

    Ça, c'est plus rare. Voila pourquoi sa coute, et pourquoi on(je) choke.

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  2. Denis Côté a improvisé un film au complet avec un seul acteur. Il a tourné dans la région de Radisson avec certains des habitants.

    Budget minime, équipe de tournage minime, post-prod (same shit)

    Ce film, «Les États nordiques», a remporté le Léopard d'or dans la catégorie vidéo au festival de Locarno.

    Avec la somme remporté au festival (2 000$), Denis Côté a tourné «Nos vies privées».

    C'est un cinéaste qui s'auto-suffit et il vient d'aller à Cannes, pas pire. Je ne sais pas si on peut nécessairement dire qu'il a percé. Par contre, il est définitivement reconnu comme un cinéaste marginal et intéressant.

    Il est donc possible je crois de faire son propre cinéma, et de le faire vivre à travers les festivals, éventuellement, on pourrait même attirer l'attention des institutions financières.

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  3. Pour te faire financer tu dois absolument présenter du sérieux, et avoir de la discipline.

    Je commence pas mal a adhéré a une façon d'aborder la création qui ressemble pas mal a Jean. J'veut dire. Je commence a m'apercevoir que ce que j'imagine est a la base purement personnel. Oui en cours de route ça se trouve modifier d'autre, mais je crois que l'esthétique je j'essai de travailler est purement personnel. J'irais presque dire que malgré les diverses influences qui traverse mon esprit, ce que j'essai d'atteindre est sans nul doute moi-même.

    Anyways... tout ça pour dire qu'avec une façon de marcher comme la mienne, je suis loin d'être un type de cinéma ou de vidéo. J'serais plutôt juste quelqu'un qui a un grand besoin d'exprimer quelque chose avec ses mains et sa tête. Je ne suis pas un artiste, ni un artisan, ni un virtuose de la technique. Je suis un observateur qui tente d'outre passer l'observation. Rien de plus, rien de moin. Et ca me suffit emplement.

    Par contre ça demande d'assumer que le monde du cinéma sera probablement a jamais un monde innaccessible pour moi. Je suis pas fait pour ça. Je ne demande par d'argent.

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  4. Désoler d'écrire comme un ortho!
    Lazy

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